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La rédaction

Playlist et interview : Thérèse


Photo : Lily Rault.


La Française Thérèse sort son premier EP solo électro de pop mutante et osée intitulé Rêvalité écrit pendant le premier confinement. Musicienne, styliste, activiste, elle prend la parole depuis plusieurs années pour combattre les préjugés et le racisme dont sont victimes les Asiatiques. Dans le premier morceau tiré de l'EP, "Chinoise?", elle continue à lutter. Mais cette féministe prône la convergence des luttes, plus que le communautarisme. Elle nous livre aujourd'hui sa playlist et répond à quelques questions sur sa nouvelle aventure musicale.


La playlist de Thérèse :

Radiohead - "All I Need"


" Radiohead est probablement un des groupes que j'ai le plus écouté de ma vie. Je ne suis pas croyante, mais si je croyais en Dieu, ce serait Thom Yorke. Sa voix inimitable et sa sensibilité sont divine. Son évolution de carrière est admirable. Avec "Anima", il ajoute une dimension à la fois spirituelle et corporelle à son art. Sa capacité à transformer des concepts complexes en quelque chose d'accessible, populaire et exigeant me mettent toujours sur le cul. " Princess Nokia - "Tomboy"


" Cette chanson et ce clip me donnent une force incroyable. J'aimerais ne plus jamais avoir peur de me balader dans la rue en tant que nana. J'adore le flow de Princess Nokia. Comme Missy Elliott, M.I.A., Coucou Chloé, Shygirl, Riri, j'aime aussi particulièrement sa féminité "balezo" (une expression que j'ai inventée qui veut dire "je m'en bats les ovaires") qui manque cruellement à notre industrie. Erik Satie - "Gymnopedie 1"


" Classique de chez classique et totalement indémodable. J'écoute beaucoup de musique classique pour travailler. Mes compositeurs préférés restent Bach, Chopin, Schumann et Satie. C'est un morceau qui me calme et épouse toutes les émotions. " Lana Del Rey - "Ride"


" Je suis absolument fan de cette chanson, de cette voix, de ce clip. Lana Del Rey possède cette capacité à me donner envie d'être dans ce personnage féminin qui est le contraire de ce que je suis et ce que prône le féminisme 2021. Je trouve que c'est un beau tour de force. Quand l'art populaire questionne nos valeurs, je trouve ça intéressant. C'est aussi probablement la voix qui me calme en toute circonstances. Sans l'album Born To Die, je ne serais probablement jamais sortie de mon burn-out vécu il y a quelques années. " Booba - "Dernière Fois"


" Je fais partie de ces féministes qui écoutent Booba avec tendresse. Quoiqu'on en dise, il restera pour moi une grand icône de la musique française, au-delà du rap, de ces 20 dernières années. Ce que j'admire chez lui (en dehors des débilités du rap game), c'est sa liberté, au-delà des qu'en dira-t-on. Sa plume a été novatrice et a enfanté beaucoup de petit.e.s, pour le meilleur comme pour le pire. Elle m'a toujours fait rire et plongé dans une mélancolie bétonnée. Cet album "Ultra" est probablement son dernier et je salue sa carrière.

3 questions à Thérèse D'où vient le nom de ton projet, Rêvalité ?

C'est une contraction multiple entre "Rêve" et "Réalité" / "Rêve" et "Alité" / avec une forte consonance avec le mot "Rivalité". C'est le mot qui lie toutes les chansons de l'EP qui a été écrit pendant le premier confinement 2020 et qui est une synthèse matérialisée de mon regard sur l'époque. C'est aussi la façon dont je considère ma vie. Un aller-retour permanent entre le réel, le concret et le paradigme que je construis et dans lequel j'ai envie de me projeter, d'évoluer. Comment décrirais-tu ta musique à quelqu'un qui ne l'a jamais écoutée ?

Je lui dirais que c'est ce qu'il voit de moi mais en musique. Un mélange assez citadin entre Paris, la banlieue, l'Asie, la culture hip-hop, la psychologie, la littérature, l'argot, la pop, l'électro, le kitsch, la sophistication, le futur et la tradition... Je lui dirais que c'est comme un plat de cuisine "fusion" et qu'il faut goûter.

Tu mènes un combat pour vaincre les clichés envers les Asiatiques. Peux-tu nous en parler un peu plus ?

A travers le morceau "Chinoise ?" je dénonce et démonte pas mal de clichés envers les personnes d'origine asiatique. Mais cette chanson ne concerne pas que les asiatiques. C'est aussi un appel à la convergence des luttes. Ma musique et mes autres actions (également en tant que styliste ou lorsque j'interviens dans les écoles) vont toutes dans une même direction : je remets au centre la notion du "vivre ensemble", la liberté et le respect mutuel. Pour moi, il ne s'agit pas de se battre de façon communautaire, mais commune. C'est ce que j'essaie de faire au maximum. Finalement, presque tous les titres de l'EP sont teintés, même ceux que je voulais "légers", d'un discours "politique". C'est plus fort que moi. Le titre "Apocalipstick" dépeint la société en grande partie endormie dans laquelle j'ai l'impression de vivre. Cette société qui nous coupe de tout lien en pensant nous connecter à travers les réseaux sociaux (cf. "Skin Hunger"). Et dans le titre "Private Party", j'invite celles et ceux qui le souhaitent à monter une "armée de l'amour", à s'engager et à prendre leurs responsabilités citoyennes. La liberté se gagne e n'est jamais acquise. Et le combat commence par soi, d'où le titre "T.O.X.I.C"...



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