Interview et playlist : Sarah Maison

Photo : Diane Sagnier.

Cela fait déjà quelques années qu'on suit de près la passionnante Sarah Maison, de concerts en clips en passant par ses aventures sur Instagram. Elle nous avait embarqué dans un " Western Arabisant" hypnotique figurant sur son premier EP sorti en 2018. Et envoûté avec le psyché "Muzul", ritournelle sentimentale et orientale belle comme un croissant de lune couleur safran surplombant le désert. Depuis, la chanteuse et compositrice française a enchaîné les projets, entre un hommage à Léo Ferré (chez La Souterraine) et des collaborations avec Anoraak ou Pépite.

Le 19 mars, elle reviendra avec un nouveau EP scintillant intitulé Soleils enregistré avec son complice Hedi Bensalem. Elle y apparaît en néo Françoise Hardy bercée d'influences orientales (Sarah a des origines marocaines par sa mère), rendant hommage aux astres et aux histoires d'amour contrarié. Les cinq titres ont des airs de B.O imaginaire avec un côté tarantinesque, hésitant entre une mélancolie digne des premiers Brigitte Fontaine et des nappes synthétiques cosmiques rétro-futurtistes. Pour patienter jusqu'à sa sortie prévue pour mars, elle nous dévoile sa playlist du moment qui nous en dit plus sur ses influences.

Françoise Hardy - "Viens"

"C'est l'une de mes artistes préférées."

Sally Oldfield - "Mandala"

" Aussi fan de Sally Oldfield que de son frère Mike, cette chanson en crescendo mystique est toujours une bonne idée à un moment, dans la soirée."

Grace Jones - "I've Seen That Face Before (Libertango)"

Stella - "Un Air Du Folklore Auvergnat"

" La seule et unique Stella. Ses chansons m'ont appris qu'on pouvait déconner et être tout à fait sérieuse en même temps. Petite dédicace à ma famille du Cantal."

Marjan - "Kavir-e Del"

" C'est une chanteuse pop iranienne des 60's découverte sur la compilation Pomegranates. Ça groove."

3 questions à Sarah Maison

Dans le clip de ta chanson, l' « Eté », on voit un homme qui pratique la danse orientale...

Quand j'ai écrit et composé « L'Eté », je voulais faire une ballade pop à la limite de la parodie, m'adressant à l'objet de mon désir via des questions mystères : « Si on t'avait dit qu'un jour tu pleurerais / Tu l'aurais fait quand même dis-moi ? ». L'histoire se crée en dehors de la chanson, comme s'il manquait des clefs à l'auditeur, on ne sait pas de quoi on parle mais on se laisse porter quand même. Il y a des touches d'humour disséminées dans mes chansons, pas un humour pompier mais des soupçons qui me font rire tout en laissant le premier degré prendre toute la place qu'il mérite. C'est une histoire d'amour en somme très classique, une déclaration comme j'aime les faire. Dans le clip réalisé par Romain Winkler je tenais à ce que le regard de la femme soit posé sur la beauté du corps de ma doublure, qu'on montre un peu un corps d'homme sensuel, ça fait du bien non ?

Ton nouvel EP s'appelle "Soleils", pourquoi ce nom ?

C'est le titre de la chanson qui clôt l'EP et je considère ces cinq chansons comme mes soleils de poche. J'y ai mis beaucoup d'amour. J'aime l'idée que quand on élargit notre regard il n'y a pas qu'un soleil, les étoiles en sont. Comme pour les histoires que je raconte, selon où l'on se place le sens est différent.

Comment la pandémie a joué sur ton activité d'artiste ? Quels sont tes projets pour 2021 ?

Cela a retardé la sortie de "Soleils" et j'avoue que j'ai hâte de le partager avec vous ! Sinon au niveau de mon activité, et bien comme tous les artistes je ne travaille plus à l'extérieur, je n'avais pas le cœur à composer pour moi alors j'ai mis mon énergie sur d'autres projets, notre projet en duo avec Anoraak, des collaborations par-ci par-là. Je me suis découvert une passion pour la conduite alors je dirais, que dans mes projets, il y a passer mon permis, apprendre l'arabe, écrire de nouvelles chansons, être contactée par plein de personnes formidables sensibles à mon énergie et faire un album.

Sarah Maison - Soleils (Muzul Productions/Modulor), sortie prévue le 19 mars.