Confinement : pour ne pas laisser s'installer l’anxiété
photo : Amber Mark
Depuis quelques jours, les réseaux sociaux ont changé de gueule. Des gens seuls chez eux en pyjamas, un livre, un chat ou un verre de vin à la main. D'autres qui improvisent des house parties sans artifices. Les joies du confinement...
On a pris l’habitude de voir les influenceurs retoucher leurs corps, leur cœur et leur visage, les “amis” Facebook ne raconter que les aspects les plus flamboyants de leur quotidien et les twittos ne donner leur opinion que sur ce qui créera le buzz. Et surtout tout le monde en train de montrer à quel point il ont une vie - extérieur - formidable : au restau, au marché, en club, à l'étranger...
Sur les réseaux sociaux, il a longtemps été de bon goût d’emballer la réalité d’un filtre rose. Et puis il y a eu celles qui se sont rebellées. Celles qui se sont montrées sans maquillage, au réveil (avant le café) celles qui ont photographié leurs vergetures, celles qui ont pleuré face caméra (les webcams tears de Dora Moutot). Car oui on a le droit ne pas toujours avoir l’air belle ou beua, épanouï, highlighté, contouré et follement happy.
L’injonction à sourire que l’on impose surtout aux femmes m’a toujours parue terriblement injuste. Les stars ont aussi joué leur rôle de dédramatisation de la “loose” en disant ce qui ne va pas. Que ce soit Lady Gaga, Selena Gomez, Jennifer Lawrence, Bella Hadid, Kendall Jenner, elles ont toutes avoué avoir eu à dealer avec la maladie, l’anxiété ou la dépression. En France c'est Pomme et Clara Luciani qui ont déclaré qu'elles avaient le vitiligo et le tremblement universel.
Marilyn Monroe a dit un jour : “l’important c’est de sourire et de paraître gaie même quand ça va pas.” A l’heure où les réseaux sociaux ont érigé cette maxime en dictature, la liberté essentielle serait peut-être juste d’assumer son mood du moment, bon ou mauvais. Aujourd'hui, il y a de quoi - vraiment - angoisser. Pour nous, pour les proches, pour les plus fragiles. L'urgence sanitaire est peut-être sur le point d'être confirmée. Nous voici confinés avec nos esprits, nos doutes et notre santé mentale pourrait en prendre un sacré coup.
Alors on s'accroche. On lit un livre pour s'évader, on enchaîne les épisodes d'une série prenante, on s'essaie enfin au yoga face à un tuto Youtube.
Dans ces moments là, la musique s'écoute très fort comme si le reste de sanité de notre esprit en dépendait. Danser dans sa chambre aussi. Et surtout, on n'oublie pas les bienfaits d'une marche - en solitaire - quotidienne. Tant que l'autorisation imprimable nous le permet. En attendant des jours meilleurs, haut les cœurs et on n'oublie pas de se déconnecter, de temps en temps.
L'anxiété chantée par Pomme : https://www.youtube.com/watch?v=cMzB7zr2_mY
Violaine Schütz
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