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Antoine Delaplanche

Adios Bahamas, la lettre d’adieu émouvante du rappeur Népal



KLM, Grandmaster Splinter, Clément Di Fiore, ou simplement Népal. Autant de pseudos pour un rappeur aussi discret qu’influent. La sortie posthume de son très personnel album Adios Bahamas signe la fin de sa carrière avec beaucoup de nostalgie.


L’écoute du dernier album de Népal a une aura bien particulière. L’album est paru le 10

janvier, soit seulement quelques mois après le suicide de l’artiste, survenu en novembre. Celui

qui a notamment collaboré avec Nekfeu, Lomepal ou encore Doums met avec ce disque un point final à sa prometteuse carrière. Le rappeur reste fidèle au fond et à la forme qu’il a travaillé auparavant, synthétisant les tentatives de ses projets antécédents dans un essai bien plus riche. On y retrouve la mélancolie, l’introspection et le côté nocturne de ses précédentes sorties mêlés à une recherche sur l’ambiance et la cohérence dans la continuité de son EP KKSHISENSE8 sorti en 2018.

En résulte un album atypique et harmonieux. Les thèmes chers au rappeur sont présents : du cynisme et de la tristesse teintée d’espoir. A l’image du morceau “Trajectoire”, aux sujets pesants contrebalancés par un discours final empli de positivité.

Le talent de l’auteur pour l’écriture (notamment pour la métaphore) est mis à profit par explorer une grande diversité de sentiments. L’utilisation de l’autotune et de refrains chantés, pour un rappeur aussi attaché au “kickage” pourra déconcerter à la première écoute; mais il est indéniable qu'ils sont mis au service de la dualité de l’album, permettant d’adoucir le style acerbe du rappeur.

L’amateur de rap pourra regretter l’absence de tracks vraiment énergiques, "à se taper la tête

contre les murs", d’autant que Népal avait prouvé sa maîtrise de l’exercice avec des morceaux

comme “Niveau 1” ou “Overdab”. Néanmoins, une divagation stylistique supplémentaire aurait sans doute nuit à la cohérence globale du projet. A l'image de la pochette, la silhouette de Népal qui semble s’effacer devant un mur blanc, le rappeur se retire de la musique dans un contraste de force et de douceur.


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