Quand la version zombie d’Angelina Jolie est accusée de blasphème en Iran
Visage squelettique, lèvres gonflées, joues creusées, l’Instagrameuse iranienne Sahar Tabar a tout fait pour ressembler à Angelina Jolie en pratiquant la chirurgie. En vain puisqu'elle ressemble plutôt à une version zombie de l'ex de Brad Pitt. En plus d'afficher un physique terrifiant, la jeune femme de 22 ans a été incarcérée sur ordre d’un tribunal de Téhéran chargé de juger les « crimes culturels et la corruption morale et sociale ».
Criblée par plusieurs chefs d’accusations d’ordre moral (dont celui d'inciter les jeunes à la corruption), celle qui a eu recours à plus de cinquante actes de chirurgie esthétique pour ressembler à l'actrice américaine de Maléfique a été emprisonnée et son compte Instagram, supprimé. Son addiction à la chirurgie esthétique et la promotion de celle-ci auprès de sa communauté auraient contribué à ce jugement terrible. Ne pas rentrer dans la norme est un critère rédhibitoire pour la société iranienne qui fait la guerre aux réseaux sociaux.
L'Iran vs les réseaux sociaux
Malgré la vague de protestations qui dénoncent les dérives des autorités iraniennes, la liste des condamnations de blogueurs iraniens ne cesse de s’allonger. En Iran, danser pose problème, tout comme montrer sa vie sur Internet. Instagram est la seule plateforme autorisée dans le pays. Et en janvier dernier, l'Iran voulait interdire la plateforme.
Concernant la place des femmes, l’accès des Iraniennes aux études supérieures ne cesse de s’accroître, ce qui donne un peu d'espoir pour le futur. Une prise de conscience collective - relayée par le net - pourrait avoir un impact réel. Depuis un an, les Saoudiennes ont le droit de conduire. Des hashtags avaient notamment circuler pour promouvoir ce droit. En serait-il bientôt de même pour les Iraniennes ? On l'espère.
Charlotte Julaude, journaliste et étudiante à l'IEJ