Les limites du mythe de la Parisienne
La Parisienne n’existe pas. C'est une caricature. Un fantasme anglo-saxon. Un titre d’article de magazine. On en parle trop. On en a marre.
Oui, et pourtant, ado, quand je vivais à Marseillaise, je voulais être cette figure évanescente qui a l’air pas coiffée sans faire chiffon. Ce cliché séduisant sans substance fixe.
La germanopratine me faisait rêver. Surtout celle parée pour l’hiver avec ses bottes et son grand manteau camel “piqué à son mec”, son livre corné et ses clopes en train de fureter dans les rayons de Shakespeare And Company.
Le matin, elle écoute un débat sur France Culture, du jazz ou de la musique classique, en buvant un café de la couleur de ses cheveux. Elle semble avoir changé la tonalité de sa chevelure pour l’accorder au mois de novembre et à ses émois mélancoliques.
Elle va au travail en marchant nonchalamment dans la lumière automnale, semblable à la lueur néon du frigidaire de son micro appartement “si mignon”.
Quand la nuit arrive, elle enfile des sandales à paillettes sur de grosses chaussettes, prend le premier taxi pour filer dans la nuit scintillante comme une Tour Eiffel un soir de fête. On ne sait pas ce qu’elle fait après, où elle va, avec qui elle dormira ni de quoi son lendemain sera fait.
Car depuis que je suis devenue parisienne, je ne le sais que trop bien : ce cliché est une licorne.