Acheter des vêtements virtuels sur Instagram : est ce vraiment une bonne idée?
Ces derniers mois, Instagram a révolutionné l’univers de la mode. Après les robots influenceurs comme Miquela ou Bermuda, le réseau se lance dans la vente de vêtements digitaux. Est-ce vraiment une bonne idée?
C’est une enseigne suédoise, Carling, qui est à l’origine de ce projet. Cette dernière explique: « Ceci est un produit digital qui sera appliqué à votre photo, vous ne recevrez pas de version physique de ce vêtement ». Cette collection particulière - du jamais vu au monde - a deux objectifs. Le premier ? Favoriser l’accès à des vêtements de luxe que des clients n’auraient pas pu s’offrir dans la réalité en les proposant à bas prix. « Instagram est désormais un podium virtuel pour des milliers de gens, note Carling, qui peuvent s’exprimer de façon incroyable. Ils propulsent la mode en avant à la vitesse de la lumière. »
Le deuxième enjeu : diminuer la pollution dont l’industrie textile : « Aucune marque de vêtements n’a pu résoudre [le problème de la surconsommation] seule, mais chaque marque a la responsabilité d’agir. Ce projet a pour but de les pousser à penser différemment ». Cependant, tout le monde n’est pas de l’avis de Carling. Car ce concept, même s’il présente l’avantage de faire du bien à la planète, ne fera pas disparaitre les inégalités économiques, sociales ou encore le diktat du corps parfait. Jake Hall, dans un article pour i-D, affirme ainsi que «c’est dans la réalité qu’il nous faut renverser un système de pensée ».
Dans de nombreux pays, il est mal vu de porter régulièrement les mêmes vêtements, et les femmes plus-size ont beaucoup de mal à s’habiller car peu d’enseignes proposent des vêtements pour elles. Stéphanie, une blogueuse, souligne justement: « Ce serait plus simple si les créateurs de vêtements grande taille faisaient du contenu à la mode, mais je ne vois pas l'intérêt de promouvoir des vêtements auxquels les femmes ne pourraient pas avoir accès dans la vraie vie ». Des internautes ont suggéré à la marque de créer des vêtements avec des matières moins toxiques plutôt que des virtuels. Carling pense quoiqu'il en soit à sortir une seconde collection…